L’un des métiers qui est en relation directe avec l’apprentissage de la langue c’est l’interprétariat. D’abord je dois préciser qu’il existe deux appellations pour ce métier : interprétariat et interprétation. Laquelle choisir ? Danica Seleskovitch a écrit un article intitulé : Interprétation ou interprétariat ? Interpretation or interpreting?‘, Société française des traducteurs, Paris, FRANCE (1952) (Revue). La différence qui existe selon elle, réside plutôt dans le fond du travail:
“L’interprétation est pratiquée comme une opération sur ce qui est dit à travers la langue, c’est-à-dire comprendre et expliquer, alors que la conception qui sous-tend l’interprétariat est que pour traduire il suffit d’effectuer une substitution d’une langue à l’autre.”
Quoi qu’il en soit le titre, c’est un métier aussi difficile qu’intéressant et cela à cause ses caractéristiques qui lui sont propres. Je rencontre parfois des gens qui me demandent ce qu’il faut faire pour devenir un bon interprète de qualité. Cette question est en même temps aberrante et raisonnable. Pourquoi il s’agit d’une question bizarre? La raison en est très simple : la seule solution passe par l’apprentissage approfondi d’une langue ; pourtant il faut savoir qu’un bon interprète doit être doté du talent pour transférer dans le minimum délai, qui ne dépasse pas très souvent quelques secondes, un message produit dans une langue vers une autre langue. Certes, il faut maîtriser les deux langues, mais pour atteindre un tel niveau il faut faire des exercices, travailler d’une manière inlassable et finalement être un peu audacieux pour se lancer au milieu du champ de bataille. C’est vrai que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais pour devenir un bon forgeron dans ce domaine il faut être concentré et tout élément qui y porte atteinte doit être exclu. Il faut atteindre un degré élevé de spontanéité de sorte qu’on n’ait pas besoin de réfléchir en traduisant. Ce travail ne vous permet pas de réfléchir longuement, il faut lancer la première flèche qui vous paraît convenable et que vous trouvez dans votre cartouche et dans ce droit fil il faut développer son vocabulaire, ses structures grammaticales et il faut maîtriser les différentes formes de la phrase qu’on peut utiliser pour dire la même chose. Le métier d’interprète est si important qu’il y un certain temps qu’on peut trouver des cours de master pour éduquer des interprètes censés être expert dans tel ou tel domaine. Pourquoi expert(e) ? Tout comme les autres métiers qui se sont spécialisés dans les champs bien déterminés, les interprètes aussi sont très souvent spécialisés dans un domaine : politique, droits, économie, culture etc. Il est donc indispensable de connaître le jargon de chaque domaine, si non la traduction sera quelque chose qui reste très loin du texte initial.